Aldorel se trouvait au camp. Le front était loin d'être calme, mais un arrêt des combats éphémère permit aux guerriers de l'Aube Eternelle de se reposer. La plupart étaient épuisés, et on pouvait voir dans leur yeux une intense envie que le calme dure. Le Lion Blanc et sa bête étaient eux même dans un piteux état. L'aspect physique en souffrait autant que l'aspect moral. A chaque moment, on pensait qu'il ne ferait plus deux pas sans s'écrouler. Il le pensait aussi. L'attention qu'il pourrait fournir à une chose ne pouvait être que réduite, cependant, il s'étonna lui même en observant un nouvel arrivant, qu'il réussi à qualifier de Guerrier Fantôme, par sa tunique reconnaissable. Aussi, il décida de lui accorder la totalité de son attention, qui, nous en avons déjà convenu, était fort faible. Le Lion Blanc s'aperçut que le Guerrier Fantôme était certainement en meilleur état que tous ici. Le Chracien consacra alors toute son attention et sa réflexion au visage de l'inconnu. Le masque de ce dernier ne lui facilita pas la tâche, mais, il crut reconnaître quelqu'un. Peut-être quelqu'un qu'il avait déjà croisé en guerre ? Certainement, pourtant, sa rencontre avec lui ne pouvait être banale, comment pourrait-il se souvenir d'une rencontre comme une autre dans son état ?!
Peut-être également que la fatigue lui jouait un tour ! C'était d'ailleurs l'hypothèse la plus plausible. Mais, il décida, en s'étonnant une nouvelle fois, d'aller le saluer.
"Bonjour à vous !" dit-il avec un sourire qu'il ne parvint à cacher, satisfait de lui même ayant eu la force d'aller saluer l'inconnu dans son état.
"Je ne vous ai encore jamais croisé dans ce camp ... Êtes vous une de nos nouvelles recrues ?" Lui demanda t-il
"Oh, excusez moi, je ne me suis pas présenté. Aldorel Elyasis, Lion Blanc, citoyen de Chrace et fier membre de l'Aube Eternelle. Excusez mon état, mais je reviens de bataille, et je n'ai eu le temps de me reposer. L'annonce de votre identité pourra peut-être me libérer de mes obligations." dit-il difficilement. Son essoufflement pouvait se remarquer dans la longue phrase qu'il venait de formuler.