Azhag fut l'un des plus dangereux Seigneurs de Guerre de l'histoire récente, et ses campagnes de destruction mirent presque à genoux les provinces de l'est de l'Empire. Après avoir vaincu d'innombrables tribus d'orques et de gobelins à travers les Montagnes du Bord du Monde, il mena sa horde à travers l'Ostermark, pilla plusieurs villes et détruisit dans la foulée le temple de Sigmar à Nachdorf.
Azhag possédait une étrange couronne de fer qui semblait lui donner un pouvoir magique. Après sa défaite finale contre une vaste coalition impériale, cette couronne fut recueillie par le Grand Theogoniste de Sigmar et mise en sûreté pour l'éternité.
Azhag allait au combat sur le dos d'une immense Vouivre, harcelant souvent ses ennemis depuis le ciel.
a puanteur qui émanait de l’antre du troll du Chaos était répugnante, même pour un orque. Azhag avait pu s’accoutumer aux relents de chair pourrie et de vomi, mais l’odeur fétide des trolls du Chaos était différente et le Seigneur de Guerre ne réprimait qu’au prix d’un effort considérable l’envie de régurgiter son dernier repas.
Azhag et sa tribu avaient été poussés vers le pays des trolls par des bandes de mutants en maraude, s’étaient abrités dans les cavernes et les éclaireurs qui avaient été envoyés pour explorer les tunnels partant de l’entrée principale n’étaient jamais revenus. Cette nuit-là, le troll du Chaos s’était glissé silencieusement jusqu’à la bande d’orques fatigués et les avait tous exterminés, à part Azhag qui s’était battu contre le monstre avec acharnement et l’avait repoussé vers le fond des grottes. Le troll était désormais acculé, ce qui ne faisait qu’augmenter sa férocité et sa détermination.
Azhag sauta en arrière juste à temps pour éviter les griffes de la créature qui se fondait dans l’obscurité. Elles avaient déjà écorché la plupart de ses gars et venaient de passer à quelques centimètres de son propre visage. Lorsque le troll étendit le bras pour saisir la gorge d’Azhag, l’orque y vit une opportunité de riposter. Son épée fendit l’air et creusa une entaille dans le bras de la bête.
La créature poussa un long hululement de douleur tandis que la blessure provoquée par l’épée d’Azhag se refermait sous ses yeux et que le sang coagulait presque instantanément. Enragé, le troll plongea sur Azhag en agitant ses griffes pour saisir sa tête mais elles ne firent que labourer profondément le métal de son bouclier. L’idée qu’il s’était peut-être jeté un peu trop vite à la poursuite du troll traversa l’esprit d’Azhag : ce monstre était aux abois et ne se battait plus pour se nourrir mais pour défendre sa vie. Comme si le troll avait perçu ses doutes, la fureur de ses attaques redoubla. Une grêle de coups s’abattit sur le bouclier d’Azhag en arrachant tant et plus la surface de l’acier. Le Seigneur de Guerre reculait pour éviter les impacts. Dans sa hâte, il glissa et chuta lourdement au sol.
Le troll le dominait de toute sa hauteur, les deux bras levés pour les écraser sur son crâne. Azhag sut que tout était fini, il allait maintenant subir le même sort que tous ceux qui avaient combattu ce troll et péri de ses mains sans pitié. C’est alors qu’une voix étrange murmura doucement au creux de son oreille, comme si elle venait même de l’intérieur de sa tête. “Il est faible”, disait cette voix. “Il te croit vaincu. C’est le moment de frapper.”
Azhag jeta le bras en avant et la pointe de son épée perfora la poitrine du troll. Il s’éloigna lentement de l’orque à terre avant de tomber mort sur le sol, la lame enfoncée entre les côtes jusqu’à la garde.
Azhag se releva, jeta un regard au monstre puis se tourna en direction d’un recoin de la caverne, guidé par la voix qui l’invitait à avancer. Enfouie sous une pile d’os rongés et de crânes fracassés reposait une couronne salie. “Porte-moi et tu auras le pouvoir.” Les murmures se faisaient insistants, accompagnés d’une douleur qui envahissait son esprit, le poussant à placer la couronne sur sa tête. Lorsqu’il le fit enfin, il lui sembla qu’elle s’ajusta autour de ses tempes.
“Tu détiens le pouvoir de commander !” lui hurla soudain la voix, et plusieurs siècles de connaissance cabalistique se déversèrent alors dans sa mémoire. La voix dans son esprit se fondait avec la sienne. Sans vraiment savoir pourquoi ni comment, Azhag se sentit devenu infiniment plus puissant. La voix parla à nouveau, elle ne semblait plus étrangère, comme si elle avait toujours été dans la tête d’Azhag, comme s’il s’était agi de sa propre voix. “Ensemble, nous allons combattre pour conquérir et régner."
Source: Livre d'armée Orques et Gobelins V3