* La chaleur était étouffante dans le bureau du dirigeant de l'Aube Eternelle. Harkon BriseCrane, le nain, était assit dans siège en fer forgé. En face de lui, sur son bureau était disposé deux chopes de bière, remplies à raz bord, au milieu de nombreux parchemins, de bouliers, d'encriers, chandeliers et autres bizarreries de lettrés.
Il lécha ses lèvres craquelées. Sa peau tannée était perlée de sueur. Son épaisse barbe se collait sur son torse poilu et trempé alors que les bières précédemment bues ébouillantaient par des spasmes internes son buste et son crâne. Harkon humidifia une nouvelle fois ses lèvres en regardant tour a tour chacune des chopes. Le nain prit à plusieurs reprises de grosses bouffées d'air. Seul le bruit des quelques mouches régnait dans la pièce. Parfois les voix fortes et sourdes des gardes ou des manouvriers de l'extérieur viennent troubler la scène. Le barbu semblait méditer, déposant son regard tantôt sur les chopes, tantôt sur le sol et tantôt sur la porte. Le coude de son bras gauche était reposé sur la table et ses doigts tapotaient sa bouche.
Le Belegar abaissa sa main en direction de la anse. Il stoppa d'un coup net son bras pour revenir à sa position initiale. Quelques minutes de réflexion s'en suivie. Dans l'attente, son pouce arracha une crotte stockée dans sa grosse narine gauche. Il l'a regarda pour constater sa dimension puis la fit tomber sur les dalles.
Après quelques minutes de nouvelles réflexions et de quelques hésitations à boire les bières, le nain décida de s'abreuver d'une des deux, d'une traite. Il ferma les yeux un instant, relevant son visage vers le plafond en prenant une lente inspiration. Le silence et la conscience de l'instant était toujours là. Harkon se leva brusquement, reculant d'un coup le lourd siège qui vint percuter le mur derrière lui. D'un geste violent de l'avant bras, il fit voler la chope encore pleine puis sortit immédiatement de son bureau. Deux tours de clés et le nain était dehors, ébloui par le soleil éclatant. Il referma la porte à clé et retourna à ses occupations. *