Ysaine entre dans la taverne.
Elle frotte l'une contre l'autre ses sandales poussièreuses.
Elle s'approche de l'âtre de la cheminée, qui trône au sein de l'auberge.
"Quand j'étais malade, mon père faisait du feu dans ma chambre. Il y portait un très grand soin, dressant les bûches sur le petit bois, et glissant des poignées de copeaux entre les chenêts. Rater un feu était pour lui d'une insigne sottise".
Un sourire en coin.
"Moi même je ne crois pas voir allumé un feu avant l'âge de dix-huit ans. Ce n'est que lorsque je dus affronter la solitude que je fus la maîtresse de ma cheminée."
"Avez-vous déjà pensé au grave traumatisme que peut recevoir un esprit encore jeune, lorsqu'il est confronté au spectacle d'une maison incendiée, percevant les cris de ses proches que les flammes dévorent ? La suffocation de ses frères et soeurs, qui prient un Dieu à leur âge encore inconnu, pour éteindre le plus puissant des éléments, celui qui consumme toute chose ?"
"Pour le répurgateur, le feu est un élément purificateur. La contagion du bétail est arrêtée lorsque l'on pousse les animaux au feu....Mais le berger conserve l'image de ses bêtes se consumant, et racontera à ses enfants ses cauchemars de carcasses consumées, leur transmettant la haine des porteurs de flambeaux. Pourtant les répurgateurs ont raison.... ".
"Le feu est signe de puissance. Moins monotone que l'eau qui coule, plus prompt à croître que le chiendent qui étouffe la végétation, il est une destruction qui apporte le renouvellement, même s'il n'en attende que l'éradication de la chose brûlée."
"J'ai perdu mes proches par le feu. Je n'en veux pas au répurgateur qui les a tué, il avait ses raisons, et s'il a vu en eux une marque du chaos, il n'a fait que son devoir. Il voyait dans le feu une chaleur violente, irritante, qui brûle au lieu de cuire, sans maîtrise sur l'élément consumé. Il a brûlé pour détruire, au lieu de réchauffer, utilisant la flamme par connaissance de son pouvoir de destruction, plutôt que par recherche du contact avec le feu lui-même".
"J'ai fait du feu mon élément, mais j'en défend une autre approche. J'utilise moi aussi le feu pour me battre, mais j'en éprouve un grand contentement. La chaleur de la flamme ne me brûle pas, elle m'inonde, unissant mon ame et son enveloppe de chair en un même désir de toucher le feu, de marche sur la braisse sans se blesser, de sentir son sang bouillir sans ressentir la moindre fièvre. Mon corps fragile n'est pas consumé, mais renforcé par cette aura réconfortante".
S'approchant de la table, Ysaine dépose son parchemin.
Race : Humaine
Nom :Ysaine Bénésis
Taille :1m70
Âge : 26 ans
Poids : 53 kg
Carrière : sorcier famboyant
Couleurs yeux : Bleu
Couleurs de cheveux : Brun
Lieu de naissance : Bourgheim, sur les bords de l'Aver, en direction de Nuln
Père : Karl Bénésis, un paysan Bourgheimien.